Discover the contemporary work of Aragorn Boulanger
Danseur et chorégraphe de métier, AragoRn opère un croisement des supports de création et agrandi depuis 2017 son registre créatif. Il a développé un travail spécifique sur le mouvement inspiré par des peintures, des dessins, qui décrivent des courbes, des vides et des pleins dans une relation dynamique. Il a travaillé avec des artistes importants de la scène contemporaine comme : Andy Degroat, Michel Schweizer, ou Bob Wilson… et travaille depuis 2010 avec la cie 14 :20, dans sa recherche et son développement de la « Magie Nouvelle ». Cette expérience variée l’invite à se concentrer sur le rôle anagogique de l’art ; sa capacité de nous relier à une dimension supérieure. Dans un prolongement naturel de la danse et des courbes en mouvement, il commence la calligraphie arabe et persane, apprise de façon traditionnelle pendant 5 ans auprès du maitre iranien Bahman Panahi et du calligraphe tunisien Hamda Yacoub. En 2021 il rejoint la Gare Expérimentale, collectif d’artistes parisiens indépendants installé dans le 19e arrondissement, où il occupe un atelier pour sa création calligraphique, et réalise sa première exposition individuelle.
« Autodidacte, je suis allé à la rencontre de la danse déjà présente en moi, un mouvement vers lequel je tendais naturellement. Se déployant dans une circulation fluide et ininterrompue, cette « danse » s’est peu à peu définie comme un mouvement ondulatoire unique, sans début ni fin. La dimension graphique, et l’impact visuel du signifiant ont toujours été des questions présentes dans mes travaux personnels ou mes collaborations, à la recherche de ce qui serait perpétuel, et immuable. J’en suis donc venu à la calligraphie arabe ; une discipline aux règles construites qui recherche la transcendance d’un message, le plus souvent profond et noble. Je pratique depuis plusieurs années, les techniques propres à la calligraphie persane, à la composition et l’agencement poétique des mots et des lignes, avec les outils consacrés d’une tradition millénaire, et je trouve dans l’exercice autotélique de la calligraphie un moyen d’évoquer et de convoquer ce qui dans la vie nous élève et nous apaise. »
Je pratique la calligraphie persane de façon traditionnelle, en travaillant ses formes classiques ; les «syia mashq» (exercices noirs), les phrases horizontales, les compositions de mots, et les «châlipa» (composition de 4 l ignes diagonales)...
Mes outils sont le cal ame, le papier et l’encre.
Dans un autre temps, je dérive ces formes usuelles, en appliquant à l’exercice une sensibilité au mouvement héritée de la danse.
La répétition incessante du mouvement calligraphique organise un nouvel espace. Les lignes se compressent, se relient, pour construire un nouveau «tissage de la tradition». Le sens premier des lettres se retire derrière les ondulations de l’ensemble.
Parfois les traits s’affranchissent du symbolisme lettrique pour ne laisser sur la feuille que des élans, des volutes aux poids et aux tailles dynamiques. La main est guidée dans de nouvelles sinuosités, cherchant à leur tour un symbolisme naturel et universel ; une trace qui contient tous les mouvements, toutes les lettres.