Discover the contemporary work of Jean Paul BOYER
Aussi loin qu’il m’en souvienne, j’ai toujours coupé, modifié, arrangé autrement les matières qui m’étaient accessibles : bois , glaise , plâtre et plus tard métal , pierre etc. Mais ce n’est que jeune adulte que je prends véritablement conscience de cette capacité et nécessité de création qui ne me quittera pas malgré les nécessités de travailler à autre chose. Cependant, malgré des années de formations et de réalisations, l’espace que je crée par les retraits de matière ou les ajouts ne me suffisent plus au bout d’un certain temps . Je cherche alors comment « travailler » l’air, le vide qui entoure la matière de la sculpture. Pour faire vite, la solution m’apparaît brutalement, comme une évidence - mais dont je ne trouve pas les sources - une nuit - avec l’idée de presque toutes les sculptures à venir… Et donc mes nouvelles sculptures ne sont pas figées une fois pour toutes. Modulables par le spectateur –volontaire – elles sont des partitions d’espace que j’offre au spectateur, au collectionneur. Libre à quiconque d’y exprimer sa sensibilité, son émotion, sa vision de l’espace, parfois même son opposition. Mais même si quelqu’un déstructure totalement la sculpture, la rend « illisible » au premier abord, si le projet annoncé est de déstructurer, il restera encore une sculpture, un geste créatif , quelle qu’en soit la valeur esthétique. Réorganiser les éléments de la sculpture, c’est bien sûr modifier l’ensemble de la pièce, le regard qu’on porte sur elle. C’est d’abord modifier son expression, en y mettant un peu de soi. Quel que soit le nouvel aspect donné, on a toujours la possibilité de retrouver l’œuvre originelle, à tout moment. Modifier l’image de la sculpture est aussi un geste qui engage et donc responsabilise celui qui le fait : il donne à voir quelque chose de lui qu’il transmet au spectateur suivant, qui l’accepte ou le modifie à son tour… Le spectateur n’est plus seulement « regardant » . Il est devenu acteur. J’ai écrit la partition, il devient mon interprète. Bien sûr l’œuvre doit être accessible, laissée à portée des spectateurs qui voudraient en modifier l’aspect, chercher de nouveaux avatars, inventer leur propre vision de l’espace qu’occupe la matière qui est devant eux. On peut aussi imaginer une émulation devant l’œuvre présentée au centre d’un groupe où chacun, s’il le désire, réagissant à la proposition d’un précédent spectateur, peut aller modifier, « améliorer », déstructurer la proposition antérieure. Le côté ludique que peut donner parfois le fait de manipuler la structure, n’est pas le but primordial recherché. Il est une conséquence qui, parfois, est très intéressante. Le nombre de combinaisons pour une seule œuvre, s’il est limité, est considérable : je conseille souvent à mes collectionneurs de prendre des clichés de leurs réalisations avant de passer à de nouvelles. A ce jour, malgré les nombreux plagiats et même des copies éhontées, je n’ai trouvé, au cours de mes expositions nationales ou internationales, aucun sculpteur qui réalise ses œuvres selon mes principes.
Depuis l’enfance , au grand dam des parents, , j’ai toujours voulu couper , modifier , arranger autrement les matières qui m’étaient accessibles : bois , glaise , plâtre et plus tard métal , pierre etc. Mais ce n’est que jeune adulte que je prends véritablement conscience de cette capacité de création.
Cependant , malgré des années de formations et de réalisations , l’espace que je crée par les retraits de matière ou les ajouts ne me suffisent plus au bout d’un certain temps . Je cherche alors comment « travailler » l’air , le vide qui entoure la matière de la sculpture.
Pour faire vite, la solution m’apparaît brutalement, comme une évidence - mais dont je ne trouve pas les sources - avec l’idée de presque toutes les sculptures à venir…
Et donc mes nouvelles sculptures ne sont pas figées une fois pour toutes . Modulables par le spectateur –volontaire – elles sont des partitions d’espace que j’offre au spectateur, au collectionneur. Libre à quiconque d’y exprimer sa sensibilité , son émotion , sa vision de l’espace , parfois même son opposition. Mais même si quelqu’un déstructure totalement la sculpture, la rend « illisible » au premier abord , si le projet annoncé est de déstructurer, il restera encore une sculpture, un geste créatif , quelle qu’en soit la valeur esthétique.
Réorganiser les éléments de la sculpture, c’est bien sûr modifier l’ensemble de la pièce. C’est d’abord modifier son expression ,ce qu’elle donne à voir , en y mettant un peu de soi .
Quel qu’en soit le résultat , on a toujours la possibilité de retrouver l’œuvre originelle, à tout moment.
Modifier l’image de la sculpture est aussi un geste qui engage et donc responsabilise celui qui le fait : il donne à voir quelque chose de lui qu’il transmet au spectateur suivant , qui l’accepte ou le modifie à son tour ….Le spectateur n’est plus seulement « regardant » . Il est devenu acteur . J’ai écrit la partition , il devient mon interprète .
Bien sûr l’œuvre doit être accessible, laissée à portée des spectateurs qui voudraient en modifier l’aspect , chercher de nouveaux avatars , inventer leur propre espace.
On peut aussi imaginer une émulation devant l’œuvre présentée au centre d’un groupe où chacun , s’il le désire, réagissant à la proposition d’un précédent spectateur , peut aller modifier , « améliorer », déstructurer la proposition antérieure.
Le côté ludique que peut donner parfois le fait de manipuler la structure, n’est pas le but primordial recherché. Il est une conséquence qui, parfois ,est très intéressante .
Le nombre de combinaisons pour une seule oeuvre , s’il est limité, est considérable : je conseille souvent à mes collectionneurs de prendre des clichés de leurs réalisations avant de passer à de nouvelles …