Discover the contemporary work of Colette DELAGREE
L'école et la technique se doivent de servir l'artiste, d'être ses outils, elles ne doivent en aucun cas devenir des carcans ou des buts.... On n'entre pas en peinture comme on entre en politique en religion ou en prison.... Les barreaux ne siéent pas aux artistes... La peinture, se doit de faire rêver, d'interroger, de surprendre, de déranger, de choquer, de bousculer nos douillettes certitudes....Colette Delagrée.Adhérente à la Maison des Artistes (2003)Sociétaire de la Fondation Taylor (2003)Membre association Castiglioni (2004) Expositions région Parisienne Expositions personnelles. Exposition Musée Nicolas Poussin 2010 - Médaille d'or 2003 Cormeilles en Parisis (95)- 3 ème prix 2004 Association Arts et Culture (60)- 1er prix 2005 salon de Printemps Seine Maritime (76) - 2 ème prix 2005 Salon Culture et Loisirs (60)- Prix pour l'ensemble de l'oeuvre 2008 Salon d'Automne (60) - 1er prix de la Ville D'Elbeuf (76) 2011Animatrice : Art thérapie. -=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-Ces souvenirs que l’on doit deviner… Parler de ta rage. Elle est là, à l’affût derrière ce blanc accidenté, maculé qui est devenu support depuis quelque temps à tes différentes toiles. Tu peins comme on crie, sans avoir peur de bousculer celui qui te lira. En effet, tes tableaux ne sont pas seulement faits pour être regardés mais avant tout pour être déchiffrés. Ton écriture est dans la coulure ou la tâche, multipliées, réitérées jusqu’à ce qu’elles remplissent un espace que tu auras préalablement défriché sur le support, avec parcimonie souvent. Ton trait n’est ni figuratif, ni abstrait ( car, insoumise à l’extrême, tu ne te réclames d’aucune école, d’aucun mouvement). Il est tout simplement brutal, il est découpe, lacération, inclusion, comme si tu tentais de nous faire ressentir au mieux cette compulsion du pigment et de la toile, compulsion qui, pour toi est également un duel contre ces deux matériaux qui doivent se séparer à certains endroits pour mieux se retrouver à d’autres, comme on peut le voir de manière troublante dans certains tableaux lacérés de Lucio FONTANA. Rares sont les artistes capables d’exiger de nous la capacité à reconstituer par notre regard une œuvre d’art à la composition aussi secrète comme si nous étions en face d’un puzzle peint qu’il nous appartiendrait de résoudre. Tu nous invites à une singulière traversée des apparences, puisqu’un tableau de toi ne se révèle dans toute son entièreté qu’après un long moment où notre rétine doit apprendre à évaluer au plus juste les différentes strates qui déterminent conjointement l’articulation et la vibration de ce même tableau. Revenons à ce blanc très particulier qui est devenu de plus en plus présent dans ton travail. Il est manifeste que le choix d’un tel pigment n’est pas pour toi anodin. Il semble, ce blanc envelopper, tel un cocon protecteur certains souvenirs qui sont les tiens pour les protéger encore un peu de nos regards et c’est par la mention de cette pudeur singulière apparue dans tes créations récentes que je conclurai ces lignes car elle a la force d’un exorcisme poétique. L’émotion, nue, dépouillée se tient devant nous, et, au bout d’un moment finit par nous tendre la main. ..Yanitza Djuric Mars 2010 . Ecrivain et critique d'art. -=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-Le courrier de l'Eure. Décembre 2010A propos de la peinture de Colette DELAGREE, Yanitza Djuric parle d'exorcisme poétique. Adepte de l'art thérapie, cette créatrice inclassable nous enjoint de sortir de nos gonds. La colère qu'elle exprime prend l'aspect d'un coup-de-poing, comme pour mieux nous extraire d'une léthargie congénitale. Insoumise par nature, Colette Delagrée cultive l'art de dire NON, qui exige plus de volonté que celui de l'assentiment. Rencontre de la peinture et du texte caviardé, déchiré, mis en pièces, son oeuvre est un cri de révolte, une exhortation à l'insoumission face à l'inacceptable que constitue le mépris de l'Homme. Le blanc du papier, çà et là, révèle comme des taches de sang.Luis PORQUET, Journaliste, critique d'art et rédacteur spécialisé. -=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-Colette Delagree ou l’art pour dialogueColette Delagrée ne se revendique d’aucune école, d’aucune mouvance picturale, désireuse de créer une œuvre affranchie de toute codification esthétique, elle se libère des carcans de l’art tout en réussissant à réinventer la création comme viatique à l’existence humaine. Artiste et femme ne font ici qu’une tant Colette Delagrée a une approche de l’art profondément humaine, car en prise directe avec son ressenti intime d’être. Ainsi pense-t-elle que sa peinture se doit d’être un art pour bousculer les consciences, interpeller le regardant, dénoncer l’inacceptable, voire choquer les sensibilités les plus rétives, tentant d’éveiller nos âmes à une compréhension totale du monde…Situons l’artiste pour mieux pénétrer l’œuvre…Dès 1982, elle s’essaye à la peinture à l’huile, peignant pour exprimer ses émotions… Une première exposition aura lieu en 1984 au Bateau Lavoir de Sierville. Très vite, elle saisira l’importance de créer pour communiquer tout en appréhendant la nécessité à sauvegarder son particularisme, ne jamais s’abandonner à la facilité d’une quelconque appartenance stylistique trop marquée, conserver son indépendance coûte que coûte…Aquarelle et pastel feront partie de son cheminement, puis l’ajout d’objets de récupération, de matériaux permettra d’instaurer un langage personnel et de créer l’interrogation chez le spectateur…Colette Delagrée est sociétaire de la fondation Taylor depuis 2003, elle a à son actif de nombreuses expositions et prix. La peinture de Colette Delagrée évoque une expérience sensitive de la vie, avec ses méandres, ses flux, ses luttes, ses pulsions, ses brisures, ses énergies qu’elles soient positives ou non. L’artiste triture la matière, modèle la couleur, acère le trait, travaille le pigment pour aboutir à l’émergence d’une œuvre percutante, volontaire qui se révèle passage continue entre le dit et le non-dit, le visible et l’indicible… Tout est force et colère chez Colette Delagrée, elle recherche le dépouillement de l’émotion vraie et sait combien l’existence est douleur et révolte, il n’empêche que pour qui est à l’écoute de l’œuvre, derrière les graffitis, les résurgences symboliques, le texte fragmenté, le blanc manifeste, l’on décèle une vérité humaine bouleversante !… L’œuvre nous dévoile l’improbable de l’être…… Colette Delagrée est une artiste engagée sur la voie du cœur, tendant à une réflexion sociétale via une quête intrinsèque, peut-être intellectualisée mais toujours authentique, à l’image de la femme qu’elle est.! Il y a quelque chose tout à la fois d’éclaté et d’harmonieux dans sa peinture, à l’instar de notre existence mortelle… comme si son art rythmait ce va et vient entre naissance et finitude, offrant le possible d’une rédemption pour celui ou celle en mesure de se donner nûment…Ne croyons pas la démarche simple, loin s’en faut… C’est là un cri qui s’élève diseur d’absolu ! Colette Delagrée possède pleinement son art et le met au service de l’humanité, sous couvert de transgresser les interdits, de combattre l’établi, elle pourfend les apparences, souligne l’inepte de l’artistiquement correct et dessine les contours d’un univers intérieur en adéquation avec les éléments fondamentaux de l’existant…On ne sera pas surpris d’apprendre que Colette Delagrée anime des ateliers d’art thérapie puisque c’est le propos même de son œuvre… Panser nos blessures, réduire nos fractures, soigner nos maux, c’est là le signifiant de l’œuvre… nous astreindre à faire face à notre réalité humaine tout en nous permettant de nous en libérer par la seule force de l’expression…Magnifique pour le moins et tellement salvateur ! Colette Delagrée est tout à la fois le cri et le silence qui signent notre existence… Ainsi à force de volonté, construit-elle une œuvre où questionnement et réflexion entrent en résonance ouvrant le champ au dialogue et par ricochet à l’écoute de l’Autre…L’art s’avoue ici comme lien social, humain par excellence ! Colette Delagrée nous démontre avec un talent rare l’essentialité de la création dans un monde en déshérence… à méditer ! Nathalie Lescop-Boeswillwald Prix de la Presse Poétique 1998 décerné par la Société des Poètes Français Présidente fondatrice de la revue littéraire et picturale« Les Amis de Thalie » Docteur en Histoire de l’Art, critique et poète. DELAGREEColette