Discover the contemporary work of Daniel MOURRE
Daniel MOURRE est d’abord un créateur depuis son enfance avant d’être un artiste plasticien. Né dans un milieu familial où l’extrême était de mise, il exprime son travail personnel de l’extrême, au travers d’un objet contemporain antinomique, par un procédé de l’empreinte et de rouille pour réaliser son art. Très proche de la nature et d’une Humanité en perdition, il veut faire prendre conscience de la finitude de l’Homme en mettant, dans ses expositions, le visiteur littéralement au pied du mur.
Ces années passées dans le milieu de l’artisanat d’art, l’ont amené à découvrir un objet sur lequel repose toute sa démarche et travail artistique actuel : la bouche d’égout. Daniel MOURRE a reçu, pour d’autres travaux artisanaux précédant différents prix départementaux pour son artisanat d’art. Il a été, fournisseurs des musées nationaux du Château de Versailles et du musée d’Orsay, soutenu par Jack Lang lors de sa performance artistique sur la place de la comédie à Montpellier où il présentait ses œuvres ovoïdes et vendues à la jeune création contemporaine chez Drouot. Dès lors, il poursuit sa vision par l’empreinte et son matériau de prédilection : la rouille naturelle.
Depuis cette révélation sur la bouche d’égout, il s’est entouré de professionnels reconnus dans l’art tel que des critiques et philosophes comme Christian NOORBERGEN, Jean-Paul GAVARD PERRET, Mathieu du Bertrand lauréat du meilleur critique d’art 2016 à l’AICA France, qui soutiennent sa démarche et sa vision sur la finitude de l’homme et de l’art. Il expose à la galerie Vis’Art’ à Lyon.
https://www.danielmourre.com https://www.vis-art.fr
GENESE
Dans les salons d’art, l’installation de milliers de m² de tissus et de moquettes pour la décoration des halls et des stands, pour quelques jours puis jetée m’a choqué et interpelé. J’ai constaté l’étendue de l’impact que pouvait avoir l’homme en présentant simplement des objets dont la plupart ne sont pas de première nécessité. Des milliers de personnes ont déambulé et ont laissé inconsciemment les empreintes de leur passage sur la moquette qui masquait des bouches d’égout. Une révélation et une symbolique se sont imposés à moi. Je me devais de récupérer ces épreuves, avant qu’elles ne soient détruites, pour les sublimer…J’ai aussi récupéré les tissus ignifugés des stands avoisinant en pensant à un futur travail.
DEMARCHE ARTISTIQUE
Ma démarche artistique se scinde, désormais, en 2 visions temporelles. La première est celle d’un artiste contemporain qui, au travers de bouches d’égout, montre artistiquement les impacts de la société actuelle qui « marche sur la tête » avec un objet purement Duchampien. La seconde se situe dans une ère qui serait celle d’une post civilisation industrielle, en se plaçant comme un archéologue qui irait relever les empreintes d’une ancienne civilisation éteinte : la nôtre.
Mon matériau essentiel est vivant et complètement celui de la civilisation du métal : La rouille. C’est une matière évolutive qui offre la surprisse de ses constantes transformations / mutations.
On peut voir mes œuvres comme les empreintes fossilisées d’une ère industrielle qui a perdu le sens et s’est anéantie. Les pièces que je donne à voir, rejoignent dans leur totale contemporanéité, une sorte de rappel d’art primitif.
Une sorte de « nouvel art-premier post effondrement ». A la fois brut, rugueux et fauve que j’appelle le Finitisme.
J’interpelle ainsi le visiteur et l’interroge sur le devenir de l’Homme, par ses traces indélébiles de son passage sur terre, de la vie et de la fin de l’Art par sa renaissance. La prétention artistique qui m'anime consiste à les mettre en scène, pour que le regard s’y arrête et que la réflexion débute. Le visiteur est mis littéralement au pied du mur, ici ma toile, et lui fait toucher du doigt ma vision sur la finitude de l’Homme et de l’Art.
L’esthétisme de mes œuvres, le fil de ma démarche artistique sont le fruit de souffrances chroniques infligées par ce monde qui décline, et où je ne me reconnais plus. Ma volonté est de mettre artistiquement en scène ce chaos que nul n’ignore, mais que la majorité ne veut plus voir.
On dit que l’esthétisme de mes créations est à la hauteur de la noirceur du constat. Et lorsqu’on s’attarde sur la technique employée, alors l’absolue cohérence de l’ensemble s’impose à nous par la démarche des extrêmes mis en avant. Somme toute, ma démarche est positive et pédagogique.
L’empreinte de plaques d’égout est le prétexte pour exprimer, artistiquement par le travail des extrêmes ou opposés dans de l’art, les stigmates de l’évolution, les extrêmes d’une Société et les paradoxes entre la lumière et l’obscurité, l’intérieur et l’extérieur, le visible et l’invisible, le recto et le verso, le laid et le beau, le bien et le mal. Les univers au-dessus et au-dessous d’une plaque d’égout sont antinomiques.
Elle est pour moi le support d’expression des traces de l’humain dans notre monde, de son impact environnemental et sociétal. L’empreinte de l’empreinte traduit, poussée à son extrême, les conséquences des actions de l’Homme contre lui-même.
A l’instar de l’empreinte de l’Homme et ses conséquences sur sa propre espèce, mes œuvres sont le fruit de ma vision impuissante sur ce monde chaotique et sur la fragilité de la vie. L’auto destruction est amorcée, c’est acteur que je deviens face au chaos qui s’annonce.
Tels sont les fils conducteurs du message que je souhaite transmettre.