Discover the contemporary work of EncoreEnamor
Pour commencer « EncoreEnamor », au delà d’un nom de scène, d’un jeu de mot et d’un anagramme,
c’est surtout une distortion du réel qui révèle ce que l’on souhaite enfouir. Quelque chose qui dépasse la censure.
L’autocensure.
Discipline dans laquelle j’excelle. Encore. Toujours! Que voulez vous, « Rome ne s’est pas (dé)faite en un jour! »
J’ai toujours voulu cacher une part de moi. Je ne parle pas de jardin secret ou chose du genre. Je parle de sensibilité. J’ai un souvent eu la sensation de ne pas être assez robuste, trop émotive, pas suffisamment sérieuse. Il me fallait recouvrir toute ces zébrures pour rejoindre les autres chevaux. Enfouir sa sensibilité pour ne pas être croquée.
J’ai mis de côté toute une facette de ma personnalité. Celle qui était trop premier degrés, trop sensible ou comme on aime le dire trop fleur bleu. Mais chasser le naturel et il reviens au galop, avec le dessin puis la peinture j’ai commencé à déverser tout ce qui commençait à stagner, tout ce qui me faisait, entre guillemets, défaut. Cette “sensiblerie” que j’étouffais au risque de me faire “bouffer”, forçait la serrure et commençai a s’assumer.
Enamor, c’est encore Romane.
Ce projet c’est une déconstruction. Un moyen de libérer les couleurs, les gribouillis, les fleurs, que j’avais voulu enfouir. Éteindre sa tête pour allumer son cœur.
Ou alors non.
Plutôt d’organiser une rencontre entre ce coeur et cette tête. Permettre une discussion entre ces deux grosses institutions.
C’est fini la dissociation, « EncoreEnamor » joue en la faveur d’une réconciliation.
Des visages imaginaires, déstructurés colorés, pluriels, métaphoriques, parfois oniriques, qui vous scrutent.
Ils vous observent. Que peuvent-ils voir au travers de ceux qui les conservent? Qui regarde qui ? Qui voit quoi?
Le travail que j’ai entamé avec Enamor, avec ces aquarelles, vise à créer une rencontre avec ces miroirs défectueux. Ces portraits sortant de l’ordinaire, et de tout réalisme, sont des fenêtres qui veulent provoquer une connexion emphatique, un lien.
Pas avec l’œuvre en elle même mais avec ce qu’elle fait apparaître en vous.
Les regards de mes portraits imaginaires sont chargés d’histoires, mais je ne saurai jamais quelles sont ces histoires qu’ils vous auront conté, qu’elles sont ces choses qu’ils auront voulu partager avec leurs spectateurs…
Les couleurs ravivent les cœurs.
Et si aujourd’hui le “NUDE”, le pastel et les “fifty shades of grey” sont de vigueur,
Au fond de nous il restera toujours cet enfant qui guettait les arc-en-ciel,
Une fois que l’orage et la pluie avaient crachés tout leur potentiel.
VISAGES ET COULEURS voilà les mots clés.
Peut-être qu’avec Enamor j’essayais de me rencontrer. Ne dit-on pas que c’est dans le regard de l’autre que l’on se révèle à soi même ?
Si “l’enfer c’est les autres” peut-être est ce nous meme que nous fuyons au travers de ces deux miroirs qui leur servent de yeux.
Si l’autre fait tant peur, ne serait il pas temps d’arrêter de se fuir…
Mes visages factices ont la prétention de s’appeler “Autres” pour vous lors de cette exposition. Leur regard ne mentiront pas, et ne vous diront que ce que vous aurez besoin d’entendre.
Venez les rencontrer.
Ils garderont vos secrets, ne diront pas ce que vous aurez vu en eux. Ils vous conteront des histoires que vous avez oublié, et si vous les laissez faire, forceront les verrous qui enferme les arc-en-ciel que vous cachez. Peut être les laisserez sortir… ou peut-être que non. Mais j’espère que vos couleurs intérieures se révéleront à vous sans peur.
