Discover the contemporary work of Hélène Mongin
Hélène Mongin est une artiste peintre photographe plasticienne, d’origine parisienne, qui vit et travaille aujourd’hui en Haute-Garonne, près de Toulouse.
Elle est diplômée des Ecoles Supérieures d’Arts Appliqués Boulle et Duperré (BTS art textile) à Paris où elle vit et y travaille jusqu’en octobre 2001, puis elle part vivre en Ariège. En 2022, elle s’installe en Haute-Garonne pour se rapprocher de Toulouse.
Après l’obtention de son BTS d’Arts textiles & Impressions en 1992, elle part en Chine avec des copains de l’école Boulle durant plusieurs semaines : ce voyage très enrichissant mais éprouvant, marquera profondément son esprit, tant par la beauté que par les contrastes géographiques et culturels de ce pays immense, où la liberté est un combat permanent.
Admise en Diplôme Supérieur des Arts Appliqués (D.S.A.A. Mode & Environnement) à l’école Duperré elle entre en 1ère année à son retour de Chine. Mais le choc de ce voyage provoquera en elle des questionnements d’ordre socio-culturels concernant l’art de la peinture chinoise et celui de la peinture occidentale, leurs influences mutuelles, la censure du pays mais aussi des questionnements existentiels.
Elle décide d’abandonner ses études à l’admission en 2ème année de D.S.A.A. pour des raisons personnelles et une remise en question totale de son orientation professionnelle. Elle réalise qu’elle veut se consacrer aux arts plastiques et à son travail de recherche «Variations sur Page de Journal» commencé en 1991, quand elle était encore étudiante.
Cette recherche plastique lui permet d’exprimer ses questionnements relatifs à la censure, à la liberté de la presse, aux contrastes du monde, mais aussi à la matière-papier qu’est le journal, à sa fragilité et sa robustesse à la fois, à son rôle social, à sa matérialité et à l’écriture. Sa recherche aborde des sujets contemporains d’actualité, mais aussi d’histoire et met ainsi en abime texte et image où ses dessins et photographies font partie intégrante de ses œuvres Variations sur Pages de Journal.
Parallèlement, elle se consacre à la photographie argentique, (prises de vue et tirages), en parcourant différents quartiers de Paris à vélo, réalisant des prises de vue quotidiennes dans son quartier de Montmartre où elle vit, sur des tournages cinématographiques et collabore avec des étudiants de l’école La FEMIS, installée dans les anciens studios Pathé.
A partir de 1998, elle s’intéresse également à la problématique des emballages plastiques , et crée des séries d’objets up-cycling à partir de bouteilles plastiques qu’elle sculpte pour leur transparence et d’ampoules électriques usagées qu’elle transforme en boulles décoratives d’intérieur, qui seront publiées par le magazine Marie-Claire Idées d’hiver 2000- 2001.
Partie vivre en Ariège, fin 2001, elle effectue de nombreux voyages en train jusqu’à Toulouse où elle intègre un atelier de gravure sur métal au sein de l’espace Croix-Baragnon à Toulouse, durant trois ans.
En approfondissant sa recherche photographique, elle commence en 2006 à expérimenter la photographie numérique avec un petit appareil de qualité moyenne : Les Paysages Traversants-Traversés naissent de séries de prises de vue durant ses voyages en train. Puis elle commence ses autoportraits qu’elle travaille de la même manière que ses Paysages-Traversants-Traversés, qu’elle intitule Visages-Traversants-Traversés-Corps-Mirages.
Désirant reprendre ses études en 2008, elle est admise en dernière année de Licence d’arts plastiques à l’Université Jean-Jaurès (Mirail) de Toulouse, et obtient sa licence en 2009.
Peinture, dessin, monotype et photographie sont présents dans ma recherche plastique depuis plus de trente ans.
Ma recherche et ma démarche artistique se traduit à la fois par des séries photographiques à la frontière entre peinture et photographie, et par des séries d’encres dessinées sur papier.
Tout en poursuivant aujourd’hui ce travail de recherche photographique, commencé en 2006, je développe parallèlement, depuis 2013, une recherche sur le paysage et le point de vue multiple simultané à travers le dessin, le lavis et l’encre sur papier.
La question du point de vue, m'a amenée à aborder à la fois la figuration et l'abstraction dans un même dessin (ou peinture), afin de traduire la sensation du proche et du lointain, de l’immense et du minuscule, de la force et du fragile, dans des paysages que j’ai traversé à pieds, où le regard s’imprègne quasi simultanément de l’immensité d’une chaine de montagnes au loin et des petites mousses étoilées sur les pierres le long de la rivière d’une vallée verdoyante.
J’ai essayé de traduire cette sensation vécue de l’immensité d’un espace constitué de matières minuscules sans toutefois entrer dans le narratif.
Est-ce pour cela qu’aucun animal ne figure dans mes œuvres ?
Peut-être justement pour éviter le narratif.
Mon sujet porte sur le Territoire marché et traversé * par l’être humain dont le rapport à la nature est très différent de celui des animaux, mais aussi sur ce que nous ne percevons pas à distance. Les animaux sauvages de ces paysages, y sont implicitement présents, mais cachés.
Entre figuration et abstraction Il est donc aussi question d’espace et de matière-paysage: un paysage fort inspiré par la nature qui m'environne, re-imaginé avec des points de vue différents, simultanés, superposés dans un même dessin, pour évoquer une forme de mouvement et une étrangeté visuelle.
Le détail au trait très fin représente aussi bien des détails de matières qu'une ligne de chaine de montagnes, de collines, que des forêts...etc.
Les vides blancs laissent respirer, circuler le mouvement du regard et invite le spectateur à imaginer ce qui n’est pas tout dit, tout montré.
Rêverie et méditation, concentration, souvenir de paysages, de matières, telle une balade et une introspection, mes paysages se dessinent…
Le trait évoque le monde vivant végétale et minéral, le vent, la pluie, les nuages, les rayons du soleil, une circulation aérienne dans un espace tridimensionnel coloré et dynamique où le vide crée une vibration en dialogue avec celle du trait.
L’immensité du paysage côtoie le minuscule : le ciel, les montagnes et le brin d’herbe vibrant dans le vent. Force sublime et humble fragilité cohabitent dans mon œuvre tout comme elles cohabitent dans la nature.
De la miniature, où l’immensité des montagnes y est concentrée, à la fresque où l’herbe devient géante, les rapports d’échelle sont superposés, déplacés, inversés.
François Cheng cite dans son livre "Vide et Plein, Le langage pictural chinois", page 75, une phrase de Su Tung-Po à propos de la nature et de la peinture: "Montagne, rocher, bambou, arbres, rides sur l'eau, brumes et nuages, toutes ces choses de la nature n'ont pas de forme fixe; en revanche, elles ont chacune une ligne interne constante. C'est cela qui doit guider l'esprit du peintre."
Je me sens proche de cette vision de la peinture.
H.M