Discover the contemporary work of Denise LIOTÉ
Abstraire… un autre chemin.« Abstraire (tirer de…) ma apporté un sentiment de libération et de jubilation.Pour moi l’abstraction a été plutôt une non-figuration à partir d’éléments naturels au début, qui dominent toujours plus intériorisés ensuite ; mais sans perdre la référence à des sensations visuelles.Entre les deux grands courants qui se sont établis : d’une part les constructivistes qui s’expriment à partir d’éléments nés de leur esprit, d’autre part les peintres lyriques qui laissent libre cours à leurs impulsions vitales ou à leurs effusions poétiques (ajoutons les formes d’expression sensible à partir de la matière elle-même), je cherche un autre chemin.En souhaitant lier rigueur et poésie, j’éprouve en même temps la nécessité de garder une troisième dimension, d’exprimer une profondeur réelle.C’est pourquoi à partir des mouvements de la lumière dans l’espace aérien, par des plans colorés successifs géométrisés et par des transparences colorées qui les absorbent, je peins des paysages imaginaires, allusifs.Ils ouvrent (du moins, je l’espère) des brèches dans les murs, et offrent au « regardeur »la possibilité de voyager en lui-même, ou (s’il le veut) ailleurs… »Denise Lioté "Paysagiste des Espaces Inconnus" (Editions L'Oeil du Griffon - 1991)BIOGRAPHIENée à Paris en 1925, Denise Lioté entre à 19 ans à l'Ecole des Beaux-Arts, puis à l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs. Elle admire et étudie Cézanne.Interprète pour un journaliste américain, elle rencontre Bonnard, Léger, et visite les ateliers de Braque et de Pignon, découvrant un nouvel éventail de possibilités picturales.En 1955, elle découvre Vieira da Silva et De Staël, et oriente alors ses recherches personnelles vers une expression figurative allusive sur le thème des villes et des chantiers de construction. Puis elle commence l'exploration des quatre éléments en commençant par l'eau, puis le feu qui allait l'entraîner à s'exprimer dans de grandes compositions.En 1961, elle éprouve la nécessité de reprendre contact avec des structures solides. Les racines et les souches d'arbres s'imposent à elle par leurs formes dramatiques.Elle expose à Paris, Bruxelles, Nancy, au Havre... En 1968, sa rencontre avec Léon Zack lui fait ressentir la nécessité de se libérer vers une grande ouverture picturale et spirituelle; peu à peu son univers s'éclaire…En 1970, c'est la découverte des grands espaces américains, avec des séjours à Montréal, puis New-York! Le peintre Julian Levi l'encourage dans sa nouvelle approche et l'invite à participer au Salon de l'American Academy of Arts. Exposition de groupe au Museum Cultural Center de New-York. Elle en revient avec des structures qui rappellent, mais de loin, celles des racines torturées, conférant plutôt à ses oeuvres une vie poétique mystérieuse, où quiétude, respiration, matière fluide, espaces fragmentés et vibrants s'installent peu à peu.La pensée et l'intuition poétique de l’œuvre de Bachelard s'ancrent également dans l'univers de Denise Lioté, restant jusqu'à ce jour une véritable source d'inspiration et de réflexion... les formes deviennent de moins en moins figuratives, évoquant parfois de vastes élans vers la lumière, des "envols". Période de méditation, approfondissement spirituel à partir de la peinture aux côtés de Vera Pagava, où les structures géométriques s'amorcent et se fondent avec des textures de plus en plus transparentes. Peinture en glacis...Depuis, après avoir apprivoisé les rapports intimes qui se profilent entre les plans, les lignes et les espaces courbes, Denise Lioté a choisi le chemin d'une liberté d'être et de pensée qui se joue des contraintes physiques, tout en se passionnant pour les questions primordiales de la vie et du cosmos, et se nourrissant d'écrits d'auteurs tels que Kandinsky, Reeves.