Discover the contemporary work of Carole Melmoux
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Les couleurs sont l’expression, à cette surface, de cette profondeur, elles montent des racines du monde." Paul Cézanne« Je lègue à mes amis un bleu ceruleum pour voler haut, un bleu de cobalt pour le bonheur, un bleu d'outremer pour stimuler l'esprit, un vermillon pour faire circuler le sang allègrement, un vert mousse pour apaiser les nerfs, un jaune d’or, richesse, un violet de cobalt pour la rêverie, une garance qui fait entendre le violoncelle, un jaune baryte science-fiction, brillance, éclat, un ocre jaune pour accepter la terre, un vert Véronèse pour la mémoire du printemps, un indigo pour pouvoir accorder l'esprit à l'orage, un orange pour exercer la vue d'un citronnier, au loin, un jaune citron pour la grâce, un blanc, pur, pureté, terre de sienne naturelle, la transmutation de l'or, un noir somptueux pour voir Titien, une terre d'ombre pour mieux accepter la mélancolie noire, une terre de Sienne brûlée pour le sentiment de durée. » Vieira Da Silva Comment peindre la réalité ? Ne pas tout dire, ne pas décrire et ne penser qu’à la couleur et à la touche ? S’appuyer sur le dessin que les valeurs font apparaître dans la première séance puis voir peu à peu dans le tableau la réalité autre, différente et lointaine de celle que l’on croit connaître ? Comme lors d’une rencontre, on voit une personne et l’on ne sait pas à l’avance ce qui naîtra de cette rencontre… Ce qui en sera extrait, ce qui va s’imposer sans qu’on le veuille toujours…L’autre, la réalité, nous échappe toujours, on croit la saisir et on la fige, on veut la comprendre et on en perd la substance, l’être caché. Le tableau donne l’impression de saisir un instant comme le fait la photographie. Mais ne s’élabore-t-il pas dans le temps ? Il n’est pas l’image d’un moment précis de la journée, ilest tiré de plusieurs instants qui s’ajoutent les uns aux autres et pendant lesquels le peintre choisit ce qu’il veut retenir et transmettre au tableau. Les valeurs, l’ombre et la lumière, sont à l’origine de l’image, la couleur s’y accroche. Elles dictent des impressions que les couleurs complexifient.La réalité instantanée n’existe pas sur le tableau, la peinture doit exprimer le temps qui passe, le mouvement, et l’immanence de ce qui est représenté. Rien n’est acquis, rien n’est prévisible, comme les mots échangés passent et persistent dans une pensée, les touches et les couleurs choisies créent une vision qui s’accroche au réel mais qui peut le démultiplier puisqu’un même motif peut donner naissance à une multitude de tableaux. La réalité est une succession de vibrations que la peinture peut exprimer dans des variations sur un même thème mais aussi dans un seul tableau à condition de ne pas oublier un seul centimètre carré de la toile et de tenter autant que possible de ne rien négliger pour que chaque espace dans le tableau soit vivant et habité par la touche colorée sans remplissage. Même les silences sur une toile sont une présence, comme en musique ; rien n’est là pour le décor car tout a un sens, rien ne peut être ôté car tout est nécessaire. Comme dans la vie, la peinture oblige à rester autant que possible en dehors de l’artifice et de la séduction, il faut s’imprégner du réel et laisser tous les possibles que le tableau suggère, créer l’inattendu de la rencontre.De la matière comme des mots peuvent émerger la beauté, la profondeur et parfois une sorte d’aveuglement dont il est difficile de s’extraire quand on croit trouver, quand on voudrait imposer au tableau ce qu’il refuse et quand on refuse d’écouter ce qu’il nous dicte. Quand la touche ne s’inspire plus de la ressemblance avec la réalité mais des correspondances entre les lumières et les ombres colorées, elle ne va plus dans le sens de la forme et pourtant c’est à ce moment qu’elle parvient le mieux à l’exprimer.Peu à peu le tableau s’achève, il semble nous échapper et on en devient spectateur, il est comme étranger à nous-mêmes alors qu’un moment avant on vivait un corps à corps avec lui comme avec un démon. Il finit parvivre de lui-même et on en est libéré, il est temps de se retirer pour le laisser exister sans nous comme l’aimé avec celle qu’il aime. Et c’est ce qui pousse à reprendre sans cesse les pinceaux pour trouver ce qui échappe toujours,le tableau s’achève on croit avoir ouvert une porte puis une autre porte ne tarde pas à s’ouvrir sur une autre porte qu’il faudra ouvrir encore…