Discover the contemporary work of PoluK's
Ingénieur de formation (Arts et Métiers), je crée des portraits en collage à partir de morceaux de papier journaux et de magazines. De formation ingénieur, j’ai été bercé par l’art, grâce à mes parents amateurs d'art qui m’ont initié à la peinture,notamment dès mon plus jeune âge. En 2018, désirtant décorer mon appartement avec autre chose que des posters d'étudiant j’ai découvert le travail de Shasha Bom, un artiste qui réalise des portraits en collage de morceaux de papier journaux et magazines. J’ai été fasciné par sa technique et j’ai décidé de m’y essayer, en reproduisant une de ses œuvres. Ce fut une révélation pour moi, et j’ai continué à explorer cette forme d’expression, en améliorant ma maîtrise du ciseau, du cutter et de la colle.
Réaliser ces portraits en collage a été pour moi une façon de donner un sens créatif à ma vie et de trouver un exutoire à mon trouble bipolaire. En effet, je souffre depuis plusieurs années de ce trouble qui affecte mon humeur, mes émotions, mes pensées et mes comportements. Il y a des moments où je me sens euphorique, hyperactif, confiant, et d’autres où je me sens déprimé, fatigué, désespéré. Ces variations sont difficiles à vivre et à gérer, et elles ont un impact sur ma vie personnelle, professionnelle et sociale. L’art m’a permis de canaliser mon énergie, mes idées, mes sentiments, et de les exprimer de façon positive et constructive. Chaque portrait que je réalise est le reflet de mon état d’esprit du moment, et il me permet de me libérer, de me comprendre, de me soigner. L’art est pour moi une thérapie, une passion, une de mes raisons de vivre.
Engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique et ne sachant pas comment agir à mon échelle, je veux montrer que l’on peut réaliser de belles choses à partir de déchets. Je récupère des journaux, des magazines, des prospectus, et tout ce qui peut me servir de matière première. Je les découpe, les assemble, les superpose, les colle, pour créer des portraits qui reflètent soit ma personnalité, soit ce que représente à mes yeux chacun de mes sujets. Je veux donner une seconde vie à ces journaux, en les transformant en œuvres d’art. Je eux ainsi montrer que l'on peut réaliser de belles choses à partir de déchets issus d'objet dont l'utilisation ne dure rarement plus d'une fois.
Récemment, après avoir vu un reportage sur l’art qui disait que des œuvres avaient une valeur pécuniaire proportionnelle au prix de revient de l’œuvre, j’ai été choqué. Ainsi, lorsque l’on est connu, on peut générer de grands revenus même si on réalise une marge minime, tant que le coût de matière et de main d’œuvre est important. Je veux donc montrer que l’on peut réaliser des œuvres d’art à partir d’un châssis ou d’un carton, d’un tube de colle et de déchets.
Je n'ai pas la prétention de vouloir défier les conventions, les normes, les codes du marché de l’art mais je souhaite à ma manière proposer une vision alternative, écologique, sociale et humaine de l’art tout en réalisant des portraits qui me font plaisir, car, de l'idée à la réalisation en passant par la préparation de mes oeuvres, je prends du plaisir à chaque étape.
A travers mes collages j'essaie de montrer que l'on peut optenir de belles choses à partir de matériel recyclés. J'ai choisi les journeaux et magazines car 90% des invendus sont envoyés à la benne.
D'autre part, je trouve que c'est moyen assez efficace pour faire passer un message simple ou plus complexe à travers toutes les références que l'on peut intégrer dans une oeuvre (un titre, une caricature, une image, un portrait,...) ce que je trouve assez grisant.