Discover the contemporary work of Patrick POTTIER
Fréquemment la grâce, la beauté et la sensualité ont pour référence le nu féminin, la représentation masculine n’étant perçue que comme matière brute, indifférente, violente, voire phallique.L’éducation et la société ont intériorisé les sentiments masculins. A quel garçon n’a t’on pas dit : « il ne faut pas pleurer, montre que tu es un homme ». Un « mâle » n’a t-il donc pas le droit d’afficher ses sentiments sous peine d’être ridiculisé ?Sous cette charpente musculaire se cache bien souvent la tendresse, la détresse, l’incertitude et malgré tout un corps de chair et de sang : vulnérable, éphémère.Quelle meilleure image que la nudité masculine où l’on puise cette fragilité, cette vulnérabilité qui fait que l’homme n’est pas qu’une apparente vulgarité, mais que son corps avec son sexe, occulté ou bien souvent mal représenté, peut émouvoir et faire preuve d’une troublante vérité.C’est en façonnant l’argile, matière vivante et sensuelle, que je tente de mettre à nu les sentiments, les pleurs, les souffrances, les ambiguïtés, poussés à leurs paroxysmes, sans préjugés, où sexualité, émotion et beauté sont liées.Le travail de la terre, sans trop bien savoir pourquoi, fait suite à une pulsion, une envie irrésistible, un désir fantasmatique de donner vie, de transmettre un message.Pétrir, modeler, sensation primaire qui préfigure peut-être le soulagement d’une douleur morale.