Discover the contemporary work of Prouchet -Dalla Costa
Émilie Prouchet-Dalla Costa est une artiste sculpteur née en 1984. Elle vit et travaille à Nègrepelisse, en Occitanie .
Elle oriente sa pratique vers la sculpture monumentale in situ, afin d’ouvrir un dialogue entre art et environnement. Très influencée par les rites et coutumes archaïques, elle construit un univers entre force et fragilité, où l’acier corten se mêle au verre soufflé. De manière implicite, son œuvre met en évidence des références scientifiques, archéologiques ou médicales.
Tour à tour, sculpture à échelle humaine ou monumentale, installation, pénétrable, ou design d’objet ... Une diversité qui s’inscrit dans une lignée d’art total. Ainsi l’artiste multifacettes crée en 2009 son entreprise à l’im- age des grands ateliers du passé où se côtoient artistes, ingénieurs ou chaudronniers industriels, unis dans un travail collaboratif.
De la forme unique à l’installation :
Les premières lames ciselées comme des dentelles d’acier ont laissé place à des lames dressées. Ajourées ou perforées, elles laissent filtrer le pay- sage à travers elles.
Les lames d’acier se font parfois flèches, soleil ou roue de paon. Dans un élan dynamique et mythologique, elles s’ancrent dans l’histoire en strates géologiques ou font appel à des civilisations anciennes à travers leur structure circulaire et concentrique (cf. Toro-Toro III).
De la matière brute au miroir du paysage :
Si la matière première est l’acier Corten, son oxydation fige le temps dans l’œuvre. Le matériau évoque la trace mémorielle des tragédies de l’his- toire.
Là où il est question d’oubli, les œuvres réactualisent un événement, une personne illustre ou des inconnus. Le matériau porte en lui la sédimenta- tion du temps et la cristallisation de la mémoire.
L’Alliance de l’acier brut et des métaux précieux magnifie réciproquement les matières. Les métaux polis deviennent miroir du monde, des hommes et du paysage.
À travers ces matériaux, une réflexion est à l’œuvre, liant l’artiste à l’in- conscient collectif.
À l’origine du travail du métal il y a le feu, le foyer, le centre alchimique où la flamme métamorphose durablement la matière en autant de signes symboliques ponctuant les espaces d’installation.
L’ancrage au paysage
La plupart des œuvres d’Emilie Prouchet-Dalla Costa relient la terre au ciel dans un va-et-vient permanent qui connecte l’homme à ses aspira- tions spirituelles.
L’archaïsme sous-jacent de certaines œuvres suggère à la fois les rituels des sociétés primitives mais fait aussi émerger un dialogue sur la part archaïque de l’art au sein du monde de l’art contemporain.
Que ce soit avec des lames d’acier ou dans la structure d’une grotte- crâne, le plein du matériau met en valeur le vide s’ouvrant sur l’espace. Dès lors le regard fixe les interstices qui relient le ciel et l’œuvre au paysage.
Là où il est question de point de vue ,des sculptures solidement ancrées semblent en équilibre, comme surgissant du sol. Les pleins et les vides rendent la vision de l’œuvre mouvante. La place du spectateur et son point de vue peuvent modifier l’aspect et le sens de l’œuvre.
Sculpture ou installation, Émilie Prouchet-Dalla Costa construit son œu- vre autour de la matérialité. Son travail et sa réflexion portent avant tout sur la perception des objets et leur rapport à l’espace, mettant résolument l’humain au centre de sa démarche artistique.