Discover the contemporary work of MYRIAM SARDIS
Il y aurait là, maintenant, cette présence à la fois soudaine et déliée du temps ( du temps apprenti) , d’une force et d’une nécessité anormales : celle de peindre – et ,dans ce cas, celui de Myriam Sardis, au plus près d’un centre à la fois obscur et rayonnant, strié, intaillé, mais aussi lissé par une évidence. Ce centre, sensible dans la plupart de ses œuvres veille sur des voies de vérité, les juges secrètement comme justes, fertiles ou stériles vouées à l’étendue ou vouées à de virtuelles impasses. Il répond à l’attente. Mystérieusement. Lui-même n’était pas attendu, espéré peut être, désiré certainement, avec fièvre même et passion, mais il ne pouvait être forcé, pas plus que l’on n’est en mesure de déceler la lumière première d’un corail ou la couleur primitive, sourcière, d’une fleur. Entre l’air et l’eau, les ombres feutrés et les éclats solaires, il demeurait, en souffrance et en patience, porté par l’apparition d’une matière susceptible de les mêler intimement, suivant les pouvoirs d’un amour translucide, beau comme un creuset. Beau comme un appel de surface. Beau comme un fond dont on ne redoute plus les noirceurs et les ténèbres. Cette matière , mate comme le secret d’une vie enfin entière, vit de tout et ne cesse de se revivre en tout : un vin peut devenir ocre, une main devenir blanche comme une pluie, une nuit retrouver son ciel, un mur s’adoucir comme un corps ivre de tant d’étendues. L’aube du regard est sa respiration, le cil en est le trait le plus subtil. Cette matière à trouvé son silence et par lui se transforme, grâce consentie , en cette manière de peindre ou l’âme se mire sans se perdre….. Daniel Dobbels décembre 2007 ( Critique d’Art ) Daniel Dobbels développe depuis 1977 une double activité de chorégraphe et d’écrivain.Il a été critique d’art à Libération, chroniqueur à France Culture et a collaboré à la revue Lignes. Il a publié Martha Graham chez Coutaz, Danses tracées aux Ed. Dis Voir, Jean Bazaine chez Skira et a participé à la publication et à la présentation des textes de Robert Antelme Sur l’espèce humaine.Bibliographie de Daniel Dobbels Les Dali de Dieuzaide, éditions Le temps qu'il fait, 2005 de Staël, éditions Hazan, 2000 Martha Graham, éditions Coutaz Danses tracées, éditions Dis Voir Jean Bazaine, éditions Skir Le Silence des mimes blancs, éditions La Maison d'à côté Arrêts sur l'œuvre, éditions La Différence, 1988