Discover the contemporary work of Carole SCHOENI
Je ne sais pas quand ça a commencé. Tôt sans doute et de manière ludique. Il s’agissait avant tout de donner libre cours à mon imagination, d’inventer un monde pour mieux comprendre celui dans lequel j\'étais née. A Neuf-Brisach pour l’endroit au centre de la forteresse en forme d’étoile et lorsque fuyant la ville exposée au soleil d’été, j’accompagnais ma grand-mère taillant à travers cimetière pour gagner les champs immenses où elle se pressait de cueillir les prunes, je rebroussais chemin, lui faussais compagnie, captivée par la beauté des statues de ce cimetière de campagne. C’est à cette époque que j’achetais mes premiers outils et hissais péniblement mes blocs de terre dans l’autocar qui me ramenait au village. Le chauffeur jetait sur moi un œil surpris, j’avais alors 12 ans. Puis il y eut ces incessantes visites de musées, tous azimuts, des incontournables aux introuvables. L\'appel avait précédé la quête assortied’états de pamoison et de douces hébétudes. Une filiation s\'était imposée d\'elle-même. Aujourd’hui encore je ne puis regarder une œuvre de Praxitèle ou d’un autre sans me dissoudre. Toute forme sculpturale m’intéresse. Je suis amateur d’art autant que collectionneur. Je n’ai jamais cessé de sculpter ni d’apprendre. La sculpture est la voie de l’évidence, elle est une extase, un instant de volupté. Une transfiguration.