Discover the contemporary work of Sophie DUMONT
Née à Paris le 09 avril 1964. Vit et travaille à Langrune (Normandie) L’abstrait de Sophie DUMONT n’est pas un concept, il est une démarche où chaque toile se construit autour d’un graphisme mis en perspectives par la couleur.Le dessin peut rappeler le modelé d’un corps ou les méandres d’un paysage. Il n’est que l’interprétation non préméditée d’une idée figurative, qui prend d’autres formes dans l’espace.La toile se structure autour d’un jeu de courbes et de lignes filtrant les lumières.C’est dans cette construction épurée qu’entre en scène la palette de tonalités souvent contrastées. Mais la substance n’est jamais brute, puisant dans sa maturation des effets lyriques qui sont le résultat d’un travail fécond de la matière. Le couteau façonne le matériau en couches successives qui fusionnent dans une combinaison de couleurs chatoyantes.La présence sous-jacente des différents substrats crée cette vibration née du contraste entre matière et couleur, pour donner à la représentation une vie qui lui est propre, indépendante de toute référence. Le regard du spectateur, loin d’être guidé, est invité à voyager librement dans la toile. Sa perception n’est que l’expression de ses propres émotions, soumises simplement à l’effet des modulations transcrites par l’artiste. D’où cette relation permanente entre des œuvres aux apparences et à l’esprit parfois changeants, mais qui symbolisent une démarche cohérente et sincère. François Laune Critique d’art
L’interprétation picturale a la charge d’assumer la réinterprétation du paysage pour en proposer une autre vision. C’est précisément dans cette démarche que s’inscrit le parcours de Sophie Dumont. Transcender la nature par la matière, la couleur et la lumière.
Certaines toiles peuvent évoquer l’influence de Nicolas de Staël par leur dépouillement graphique, et tendre par leur fluidité, vers une abstraction lyrique qui efface les apparences visibles de la réalité. Les déclinaisons de noir, de gris et de blanc, par exemple, concentrent toute l’énergie contenue dans la nature, dans un jeu de perspectives et de lumières où le trait s’estompe au profit de l’ambiance générale de la toile. Mais le style suit en même temps une évolution continue qui s’exprimera plus tard dans une série sur les bibliothèques, où le livre apparaît davantage comme l’évocation d’une culture que comme un objet usuel. Les livres sont là, comme empilés négligemment sur le coin d’une table ou dans une bibliothèque, sans lien direct avec l’environnement. Leur expression n’est que matière picturale, utilisant la couleur pour établir la hiérarchie entre les différents niveaux de représentation.
Dans ce contexte, le retour au paysage figuratif résonnait comme une gageure semblant renier les enseignements du passé. Mais le sujet suit les mêmes règles d’ordonnancement sur la toile. Le paysage évolue dans des modulations aux contours estompés, pour suggérer les volumes plus que pour dessiner un motif précis. La palette, dans des tonalités souvent plus sourdes, suggère plus qu’elle n’impose une construction ressemblante. La liberté de l’artiste rejoint celle du spectateur, invité, quel qu’en soit le thème, à entrer dans la toile pour y apporter son interprétation et se laisser envahir par ses propres émotions. Les multiples couches de matière élaborent patiemment les transparences d’où jaillissent les lumières. Chaque œuvre contient sa part de mystère, mais rien ne vient heurter le regard soumis à la sérénité des grands espaces, traduits par des formats souvent de grande dimension. La peinture retrouve toute sa plénitude, et ne se détourne jamais de sa vocation première : inciter au rêve et à la réflexion