Discover the contemporary work of SoRi
SoRi (Sophie Richard) est une artiste visuelle née en 1979 dans le sud-est de la France. Depuis toujours attirée par le dessin, ses talents artistiques ne tardent pas à se faire remarquer : à 13 ans, on lui donne la mission de peindre des fresques sur les murs de son collège, sa première occasion de travailler à l’acrylique et aux encres.
A 18 ans, elle entreprend des études en stylisme de mode à Lyon où elle découvre sa passion pour le travail de la matière. La matière, justement, c’est ce qui met ses sens en éveil, et SoRi nous le transmet bien à travers ses œuvres : textures, motifs, tissus Wax, dorures… Il n’y a qu’à observer de près Africa Wax et Femmes au turban pour sentir l’appel du toucher.
Au-delà de la matière, l’influence du design textile se ressent aussi dans le processus de création de l’artiste : à partir d’une première œuvre originale, SoRi crée toute une série d'œuvres faisant partie de la même collection. Comme dans le milieu de la mode, SoRi organise ses œuvres sous forme de “lignes” (Africa, Femmes artistes...). Leur point commun ? La représentation des femmes peintes par une femme, dans un milieu de l’art encore majoritairement masculin.
SoRi n’a pas peur d’explorer différentes techniques : de la peinture au graffiti, en passant par l’art textile et l’usage des pochoirs, cette artiste touche-à-tout s’inspire de plusieurs artistes. Ses influences sont larges, des Arts premiers en passant par Hokusai à celui du XX° : notamment Frida Kahlo (pour l'artiste mais surtout la femme forte et libre), Gustav Klimt, Niki de Saint-Phalle, Pierre Soulages, Keith Haring (inspiration qu’on retrouve dans le tryptique Frida), et bien sûr ses contemporains tels que Miss Tic, Raf Urban, ou encore C215.
Sans jamais cesser d’explorer différentes formes d’arts visuels, pendant 20 ans, SoRi se consacre à temps plein à l’enseignement auprès de jeunes au profil atypique. Ce métier plein de défis lui apporte une satisfaction sans égale, lorsque, malgré les difficultés, elle parvient à créer du lien avec ces jeunes souffrant de troubles comportementaux. Comme elle le dit elle-même : “Tout est possible lorsque le lien est créé”.
Et son art aussi est un moyen de créer du lien. Ce que SoRi aime par-dessus tout, c’est se plonger dans l’univers de l’autre pour confectionner des œuvres sur-mesure. Communiquer, se comprendre, partager une vision, en somme, créer un lien entre le commanditaire et l’artiste, pour aboutir à une œuvre picturale unique.
Le travail de SoRi est souvent coloré avec motifs, graphismes et surtout textures variés. La matière, les textures sont à la source de l'inspiration de l'artiste, admirative de l’œuvre de Pierre Soulages. Elle aime jouer avec les oppositions : lisse/texturée, mat/brillant, plat/épais, uni/bariolé... Pour cela, elle mixte les techniques. Sa préférée, actuellement, empruntée au StreetArt et influencée par ses contemporains tels que C215 et Raf Urban, est le pochoir qui par le geste d'enlever de la matière et de superposer différentes couches de couleurs pour révéler un sujet lui rappelle la technique de la linogravure qu'elle avait particulièrement appréciée durant ses études d'art. A celle-ci, elle associe parfois l'Art textile en cousant directement les tissus sur la toile ; savoir-faire et sensibilité acquis lors de sa formation de styliste de mode. SoRi n'a pas peur d'explorer d'autres techniques et supports, tels l'application de feuilles d'or, le marouflage qu'elle avait découvert dans l’œuvre référence d'Alechinsky, le carton... l'essentiel est que l'alchimie entre eux s’opèrent, que les sens soient en émoi, surtout le toucher ; comme une envie de caresser l’œuvre pouvant aller jusqu'à une certaine sensualité.
Au delà du visuel, SoRi est en quête de sens. Que raconte tel tissu ? Le wax, par exemple, chacun des motifs a un sens propre ; le motif nommé « Si tu sors, je sors » et illustré par des oiseaux sortant de leur cage symbolise l'égalité entre Homme et Femme. Dans le triptyque Frida Kahlo, artiste qu'elle admire surtout pour sa liberté et sa force, il y a le sujet principal et si on regarde de plus près, on découvre par les graphisme des extraits de vie de cette peintre ou des symboles liés au personnage. Ainsi, SoRi propose souvent des œuvres à double lecture. Toujours en lien avec son parcours initial, le sujet principal est souvent l'humain, le corps et plus particulièrement la femme. Elle met l'accent sur « la représentation des femmes peintes par une femme, dans un milieu de l’art encore majoritairement masculin ».
Classer l’œuvre de SoRi dans une famille artistique reste un exercice difficile étant donné la singularité de son travail. Certains la rapprochent du mouvement Néo-Pop.