Discover the contemporary work of VIRGINIE BOUTIN
Virginie Boutin (née le 1er janvier 1980 (42 ans) à Paris) est une photographe et écrivainfrançaise se rattachant au courant de la photographie plasticienne.
De 2000 à 2006, Virginie Boutin suit des études à l'université Paris Sorbonne-Paris IV, dans le cadre du Master 2 Arts à la faculté des Lettres et Sciences humaines.
Virginie Boutin se définit elle-même comme une « artiste-essayiste » dont la pensée est l'objet de réflexion. À l'occasion de résidences d'artistes, elle mène des recherches plastiques et réalise des mises en scène photographiques, s'attachant à photographier sans sujet. Dans son œuvre, elle essaye de représenter la pensée, afin de la rendre sensible. Elle définit ainsi sa démarche : « Mon travail ne consiste pas à représenter le réel mais à représenter la pensée au sein du réel. » Elle crée, à partir de matériaux hétéroclites les plus improbables, des images qui sont des concepts sensibles cherchant à donner à voir le processus réflexif. L'image met en forme et traduit l'abstraction des idées.
Ses recherches esthétiques sont indissociables de l'écriture. En 2008, elle publie dans la collection « Ouverture philosophique » aux Éditions L'Harmattan un essai intitulé Petite scénologie de la pensée : Expérience sur l'idiopathie humaine, dans lequel elle essaye de mettre en scène la pensée comme art de rendre le monde pensable. Elle collabore par ailleurs à plusieurs revues universitaires, notamment la revue Plastir, dans laquelle elle publie en 2014sous le titre Pensoir de poche, fragments d'une pensée à l'œuvre1, la première partie de ses notes de travail, qu'elle définit comme un « manifeste pour un art de penser. »
L'illusion que le monde serait semblable à son image photographiée en entretient une autre, plus tenace encore qui consiste à croire que le monde serait semblable à l'image que nous en avons.
Photographier, c'est questionner le chemin qui mène de la perception à la représentation en l'empruntant soi-même.
Car la photographie réintroduit dans l'image l'unité indissociable du corps du sujet et de l'espace de la représentation. Tout photographe est, en effet, présent/visible corporellement dans ses images, ne serait-ce que par sa taille qui impose une certaine hauteur de vue à son appareil et inscrit son point de vue.
En d'autres termes, l'acte de photographier produit une nouvelle dimension dans la représentation où se donne à voir sa propre présence, sa présence à soi-même, une sorte de scène improbable depuis laquelle je vois, je suis vue et je me vois.
Certainement est-ce ici que se situe le point de jonction, la connivence et résonance entre mes recherches et le médium photographique en ce qu'il permet une mise en abîme de la pensée, un jeu de miroir où la pensée, précisément, se réfléchit.
Dès lors, la réflexivité devient un fait observable, un théâtre inédit où la pensée se regarde penser, se joue d'elle-même en se déjouant et se rejoue indéfiniment.